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François Gibault : Libera Me

François Gibault ( notice Wikipédia ) est avocat au barreau de Paris depuis 1953 et écrivain. Sous le titre Libera Me , il a publié ses mémoires aux éditions Gallimard.  Présentation originale puisqu'elles ne sont pas rédigées par ordre chronologique mais par ordre alphabétique des personnages qu'il a connus, qu'ils soient avocats, écrivains, artistes ou anonymes et par sujet traité.  Dans un style épuré et parfait, on y trouve des chapitres sur l'Algérie française, l'Anarchie, Aragon, Michel Audiard, Cambacérès, Carlos, Gide, J.-E. Hallier, etc. On y trouvera des passages sur les plus grands avocats français du XXe siècle : Garçon, Floriot, Isorni, Tixier-Vignancour, Vergès, Varaut, ... sur lesquels j'ai déjà consacré plusieurs articles sur ce site. Sur Isorni : "Jacques Isorni marchait dans les couloirs du Palais avec l'air de traîner son ennui et de se foutre énormément de la suite des événements, mais c'était un passionné, resté trè

La solitude, l'amitié et l'indépendance des avocats. Souvenirs de Vergès.

" (...) C'est pour moi l'occasion de souligner la grande fraternité du barreau, tout au moins chez les meilleurs, et notre indépendance, nécessaire face au pouvoir ou à l'opinion.  Car nous sommes des empêcheurs de tourner en rond.  Indépendance d'autant plus nécessaire aujourd'hui que le conformisme, contraire à l'esprit français, se fait de plus en plus pesant.  Il y a, dans ces rencontres entre anciens et jeunes, un parfum de compagnonnage du meilleur aloi pour maintenir nos traditions, celles des avocats de Louis XVI, de Dreyfus, des communistes devant les sections spéciales, des collabos devant les tribunaux d'épuration et des accusés du FLN devant les tribunaux militaires." "En attendant de dîner ce soir avec mes amis Daniel et Sabine Salem dans un bistrot du 11e, connu pour ses crémeux de cèpes au foie gras et ses filets de rougets à la purée de céleri, je continue à jeter des mots en souvenir de Jean-Marc Varaut. "A la so

L'avocat pénaliste selon Vergès

"J'ai la nostalgie des grands pénalistes d'hier, aux individualités si fortes, dont le plaisir n'était pas dans le consensus mais dans la singularité : Isorni, Tixier ou Maurice Garçon.  Aujourd'hui au contraire, les pénalistes manifestent pour la plupart une volonté évidente de se notabiliser.  Tixier m'invitait à boire un verre dans un bistrot, tel confrère d'aujourd'hui ne peut concevoir l'apéro que dans un bar signalé par le guide Michelin.  Berryer dont la statue géante se dresse au Palais de justice a défendu le prince Louis Napoléon après son équipée de Boulogne, malgré ses opinions légitimistes, mais il a su refuser plus tard les propositions de son client devenu empereur.  Vivant aujourd'hui, il ne serait pas de ceux qui disent ou laissent dire qu'ils sont les avocats de Chirac ou de Mitterand.  M. Berryer ne faisait pas de trafic d'influence.  L'esprit d'indépendance du barreau demeure à la Conférence du stage en dépit

L'avocat pénaliste et les honoraires

Dans mes prochains articles, je reprendrai quelques passages du " Journal - La Passion de Défendre " de Jacques Vergès, publié en 2008 aux éditions du Rocher, dans lequel il relate sa vie, au jour le jour, de janvier 2005 à avril 2006. "(...) Une question qui m'est souvent posée, en forme de constatation : "Vous aimez les affaires médiatiques ?"  Ma réponse, toujours, cloue le bec au pauvre d'esprit qui me la pose : "Sans doute pour de bonnes raisons, autrement vous ne vous y intéresseriez pas."  Toutes les affaires dont je m'occupe ne sont pas médiatisées, ni le divorce de Mme X, ni le redressement fiscal de M. Y.  Je ne médiatise que les affaires où l'injustice des magistrats appelle le recours à l'opinion publique.  Mais la question du journaliste révèle surtout qu'il ne croit pas au bien-fondé de la médiatisation qui n'a dépendu que de lui.  En quoi - de drame people en loft story - il a bien raison ! "Une

Les grands avocats : Maurice Garçon

J'ai consacré quelques articles aux plus grands avocats français du XXe siècle : Maurice Garçon, Jacques Isorni, Jean-Louis Tixier-Vignancour, Jacques Vergès, ... Réécoutez cette excellente émission diffusée sur France Culture et consacrée à Maurice Garçon. Le lien ici . www.henrilaquay.com

L'AVOCAT

"Libre des entraves qui captivent les autres hommes, trop fier pour avoir des protecteurs, trop obscur pour avoir des protégés, sans esclaves et sans maîtres, ce serait l'homme dans sa dignité originelle, si un tel homme existait encore sur la terre." (Henrion de Pansey, cité par Maurice Garçon, L'Avocat et la Morale , Buchet-Chastel, Paris, 1963). www.henrilaquay.com

Jacques Vergès : De mon propre aveu

J'ai déjà cité dans ce blog Albert Naud, Jacques Isorni, Jean-Marc Varaut, et d'autres ...  Voici quelques paragraphes du dernier livre de Jacques Vergès, De mon propre aveu . Tout commentaire est superflu. "Défendre n'est pas excuser ; défendre, fondamentalement, c'est comprendre ; remonter la chaîne des causes et des effets qui a conduit un homme, en tous points semblable à nous, à perpétrer un acte que nous avocats sommes (dans la plupart des cas) les premiers à réprouver. (...)  Bien compris, notre métier consiste à éclairer le chemin tortueux qui a conduit un tel homme à commettre l'irréparable.  Ce faisant, nous ne l'aidons pas seulement à déchiffrer le mystère de son geste, nous aidons aussi la société en l'incitant à prendre dans le futur les dispositions nécessaires pour que d'autres ne soient pas tentés d'en faire autant. (...) "Quand on a défendu le maréchal Pétain, on ne défend pas les putes, écrivait une admira

Droit pénal : la libération sous caution

Le 1er juillet dernier, j'écrivais un article sur la libération sous conditions .   La mise en liberté d'un inculpé peut également être subordonnée au paiement préalable d'un cautionnement, soit au paiement d'une somme d'argent dont le juge fixera le montant.   Dans ce cas, un inculpé pourra être libéré s'il prouve avoir versé à la Caisse des dépôts et consignations la somme d'argent déterminée par la juridiction d'instruction.  Cette juridiction veut ainsi s'assurer que l'inculpé se présentera à tous les actes de procédure, en ce compris l'exécution de la peine.  La cautionnement sera donc restitué par le juge statuant sur l'exécution de la peine si l'inculpé s'est présenté à tous les actes de procédure et pour l'exécution du jugement.  Si l'inculpé, sans motif d'excuse, ne se présente pas à un acte de procédure ou pour l'exécution de la peine, la cautionnement sera attribué à l'Etat.   En pratiqu

Interview pleine page de Me Henri LAQUAY dans La Libre Belgique de ce 21 janvier 2014

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Le site de Me Henri LAQUAY : www.henrilaquay.com